L'anorexie et le contrôle
L' anorexie peut faire partie d'un désir de contrôle du corps dû à un sentiment de perte de contrôle de sa vie : Une jeune fille perfectionniste par exemple qui a toujours brillamment réussi en secondaires peut essuyer un échec dans sa première année d'université et ne pas l'accepter, parce qu'elle exige d'elle la perfection, n'accepte pas l'échec. Elle ressent cet échec comme une perte de contrôle de sa vie qui lui fait perdre l'estime de l'elle-même. Elle tente de récupérer cette estime en contrôlant son corps excessivement et devient anorexique pour retrouver le contrôle et un sentiment de perfection personnelle.
La dénégation dans ce cas peut entretenir l'anorexie pour garder le contrôle de soi ou des autres. Ce contrôle fait alors partie d'une personnalité globale perfectionniste, sous contrôle, recherchant un idéal de perfection, n'acceptant pas les erreurs, refoulant ses émotions, enfant qui est peut-être l'enfant idéal de la famille, l'enfant modèle, ou qui s'est voulu tel parce qu'il n'a pas été reconnu à d'autres points de vue, ce qui s'accompagne d'un besoin d'attention, de reconnaissance (préoccupation des parents pour un enfant malade, ...).
L'anorexie et le déni
Dans ce contexte global de contrôle de soi et des autres, la personne anorexique refuse souvent une thérapie. Mais ce déni du problème apparaît souvent en cas d'emprise familiale, ou de volonté de contrôle d'un trauma pour éviter la souffrance. Si la thérapie est acceptée grâce à des entretiens préliminaires, l'important est d'associer ensuite une approche corporelle avec l'approche verbale, vu la dissociation, la dysmorfophobie ...
Il est essentiel d'aborder la patiente dans sa globalité corps-esprit, en tant que SUJET de sa propre histoire, avec sa perception subjective de ce qui lui est arrivé, car une thérapie centrée uniquement sur la reprise de poids ne ferait qu'aggraver la dissociation ou le sentiment d'être l'objet de l'autre mal traité. Dans ce cas, l'anorexie peut devenir récurrente et se terminer au pire par une tentative de suicide. En cas d'emprise, l'éloignement parental est nécessaire pour permettre à l'enfant de construire son identité niée.