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On ne peut être et avoir été
Le vieillissement, au-delà des enjeux physiques, amène également des enjeux psychologiques. Nous pourrions les résumer par cette phrase souvent exprimée par les personnes âgées : « on ne peut être et avoir été ».
En effet, il est bien question d’une reconstruction ou plutôt d’une adaptation de l’identité suite, notamment, à différentes pertes et deuils : mise à la retraite, veuvage, perte d’autonomie, deuil de son corps performant,… La personne âgée pense alors que sa vie n’a plus de sens car les rôles sociaux et familiaux sont amoindris voir absents. L’isolement et la solitude est souvent des sentiments rapportés par les personnes âgées.
Cela nous amène à croire que plus nous vieillissons, moins nous connaissons de plaisir, de satisfaction dans la vie.
C’est parfois la réalité lorsque la personne âgée a perdu toute autonomie, n’a plus l’usage de la parole, ne sait plus manger seule,…
Mais ces situations ont souvent été précédées d’une période durant laquelle elle connaissait un confort de vie tout à fait satisfaisant.
La métaphore de la montagne
Une dame a un jour symbolisé sa vie par une montagne. Elle estimait qu’à 80 ans, arrivée au sommet de cette montagne, elle ne pouvait qu’en « descendre ». Je lui ai proposé l’idée que même si elle amorçait une descente, elle pouvait encore découvrir de nouveaux paysages et des détails qu’elle n’avait pas eu l’occasion de voir jusqu’alors. Cette descente pouvait donc être encore source de plaisir. Il est important de rendre au plaisir sa juste place dans notre existence.
En effet, lorsque nous avons la vie devant nous, il nous est parfois difficile de nous satisfaire des petites sources de plaisir. Je pense, qu’à un âge avancé, ces plaisirs quotidiens prennent tout leur sens lorsqu’ils sont partagés. En effet, il est bien différent, pour une personne âgée, de manger un morceau de tarte seule, plutôt que de le partager avec ses enfants. Ces plaisirs partagés vont aider la personne à prendre conscience qu’elle a encore une place sociale et familiale.
La somme de ces petits plaisirs va permettre à la personne âgée et à sa famille de retrouver un sens positif au sein d’une relation qui est souvent associée à la dépendance. Prendre soin de son parent vieillissant tout en prenant du plaisir dans cette relation est, je pense, un facteur de protection de l’épuisement familial.