Pour comprendre cette notion de traumatisme et son mécanisme intrapsychique, il faut d'abord se pencher sur le fonctionnement de notre système nerveux.
Nous avons en fait la possibilité d'appréhender la réalité de deux manières, notre cerveau / notre système nerveux a deux grands modes de fonctionnement. Le premier, que nous connaissons mieux, est celui qui nous permet de capter les informations dans la vie de tous les jours.
Le second est moins connu car il sert dans des moments particuliers, dans des situations exceptionnelles. Pour simplifier la question, disons que le premier mode sert à la vie, le deuxième à la survie. Dans la vie de tous les jours, nous pouvons capter les informations qui nous arrivent de manière bien nuancée, en ayant accès à nos modes de penser habituels et nos facultés cognitives, tels que la réflexion, le jugement, l'analyse...
Notre cerveau a donc la capacité d'organiser, de transformer, de donner sens... à la masse continue de stimulations qui lui parvient tout au long de la vie. Il va en faire des concepts, des schémas mentaux et placer ces informations dans son réseau mnésique, dans le réseau organisé de ses souvenirs et ce, par rapport à l'ensemble de ses connaissances. La pensée, telle une comète, tire derrière elle une longue queue de matériel symbolique, émotionnel, sensoriel, sensori-moteur, intuitif.
Continuellement se fait un formidable travail cérébral « d'élagage, de nettoyage et de rangement » de toutes ces impressions. Et si nous en avons plus conscience pendant la journée, il faut savoir que toutes les nuits, notre cerveau s'acquitte également de cette importante tâche. Mais durant la nuit, et plus précisément pendant le sommeil paradoxal ou la période du rêve nocturne, notre cerveau s'occupera d’une autre sorte d’informations : il traite plus particulièrement le matériel perceptuel réflexe et la charge d'émotions qui l’accompagne.