Prérequis: LE CONCEPT D'IMPUISSANCE APPRISE
L'impuissance apprise (ou résignation acquise, de l'anglais Learned helplessness) est basé sur un modèle expérimental: le modèle de Seligman (LIRE). Nous avons parlé d'extrapolation à l'humain; je vous propose ici un exemple fictif et général. D'un point de vue clinique, il est fréquent, en effet, de retrouver l'impuissance apprise chez une personne qui est à la recherche d'un emploi depuis longtemps.
Généralement très motivé au départ, le chercheur d'emploi dépense beaucoup (voire 'trop') d'énergie et de motivation dans des actions desquelles il attend, naturellement, des résultats concrets. Il rédige des lettres de motivations bien écrites, envoie des CV qui le mettent en valeur, prend des contacts, effectue des recherches. Il essaie d'être le plus efficace possible et a confiance en l'avenir.
Arrive ensuite, progressivement, une période où le chercheur d'emploi réalise que les actions menées ne conduisent pas aux résultats implicitement attendus. Et cela alors qu'il a, littéralement, donné le meilleur de lui-même, que cela soit dans les quelques entretiens obtenus et les très nombreux CV envoyés !
La résignation acquise s'installe. (1) Le lien, indispensable, entre actions et résultats s'atténue et tend à disparaître: je me bats mais cela ne donne aucun résultat; (2) du coup, la motivation baisse fortement: Pourquoi dépenserais-je encore de l'énergie pour rien?; (3) un syndrome dépressif s'installe avec une forte perte de confiance en soi: je me sens impuissant, nul, moche et j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur.
L'impuissance apprise doit être identifiée comme telle et ne doit pas être confondue avec une dépression classique. L'objectif de l'intervention du psychologue étant, entre autres, de retrouver la confiance en soi et la motivation perdues, en travaillant à recréer le lien entre actions et résultats.