Une distinction pour commencer: certains thérapeutes travaillent directement sur le symptôme, alors que d’autres tentent d’en chercher les causes profondes, ou les conditions de son émergence. Si les deux chemins offrent finalement un soulagement de la souffrance, les outils du psychologue ne sont cependant pas les mêmes. Séparons donc les PIP des PNP !
Psychothérapies d’Inspiration Psychanalytique : PIP, et Psychothérapies Non Psychanalytiques : PNP
Les PNP utilisent davantage la suggestion, le psy y est généralement plus bavard, alors que les PIP sont davantage basées sur l’interprétation du transfert (sentiments de toutes sortes transposés sur le psy, mais qui sont des réactualisations de sentiments voués à des proches, père, mère, etc).
Très schématiquement les PNP visent à réconcilier le plus rapidement le patient avec ce qu’il est ainsi qu’avec la réalité extérieure telle qu’il la perçoit, alors que les PIP entendent prendre le temps qu’il faut pour faire retrouver au patient qui il souhaite et pourrait être, en fonction de sa nature profonde, besoins et capacités.
Issues de la psychanalyse, les PIP visent la structure profonde de la personnalité et donc l’inconscient.
Les PNP s’attacheront au contraire davantage à l’ici et maintenant. Mais attention , ce sont des lignes de force, et il serait faux d’en conclure qu’un psy « PNP » ne considèrera pas le passé, les conflits de l’enfance, les désirs profonds, ni que les psys « PIP » n’accueilleront pas avec bienveillance un conflit actuel et limité dans le temps, une histoire racontée au présent.
La vraie cure psychanalytique devient rare (lourd investissement en temps et en argent -3 séances , voire plus, par semaine pendant plusieurs années) : les PIP rejoignent de plus en plus le cadre des PNP : face à face, une séance par semaine,…les rythmes varient.
Les thérapeutes PIP ont fait une psychanalyse et une formation de longue durée. (rappelons cependant que le titre de psychanalyste n’est pas protégé légalement et qu’il existe des dérives. Le titre de psychothérapeute ne l’est pas non plus. Les seuls titres protégés sont ceux de psychiatre et de psychologue. Vous pouvez donc tomber sur un psychiatre psychanalyste ou psychothérapeute, un psychologue psychanalyste ou psychothérapeute mais aussi un psychanalyste tout court qui a une tout autre formation ou pas du tout, ou sur un psychothérapeute non psychologue ni psychiatre… vous me suivez ????).
Les PIP ont pour but non pas directement la disparition des symptômes (crises d’angoisse, crises de larmes inexpliquées, doute envahissant, insomnie, ….) mais l’appropriation par le patient de sa vie psychique inconsciente. Cet objectif détermine la méthode, règle fondamentale : pour le patient : tout dire, en associant les idées comme elles viennent ; pour le psy : « l’attention flottante », la neutralité bienveillante, l’absence de conseils, de gratifications directes, de jugement, de suggestion, et au moment opportun : l’interprétation. Le fil conducteur de l’entretien est tenu par le patient : il va où il veut aller selon son enchaînement d’idées, peut importe s’il saute du coq à l’âne.
Le psychanalyste cherche à réconcilier le sujet avec lui-même, à modifier sa façon d’être, à libérer ses ressources parfois bloquées et même inconnues du patient lui-même. Il veille à favoriser les prises de conscience de conflits intérieurs hérités du passé, non résolus, sources de souffrance.
Le psychanalyste, neutre, est attentif au contenu manifeste ou caché de ce que dit le patient, ainsi qu’à ses propres réactions aux propos du Patient (« contre-transfert »).
En parlant librement, sans retenue, de ce qui lui vient à l’esprit, le patient ouvre l’accès à son inconscient, que le psy va tenter de faire émerger par ses interprétations.
Le psy, par son rôle, va raviver, réactualiser des attitudes, des sentiments éprouvés lorsque le patient était enfant, et dont il avait perdu souvenir (admiration, doute, ressenti d’indifférence, sentiment d’abandon, de jalousie, recherche d’approbation, etc ) qu’ils peuvent alors analyser.
Si la psychanalyse a longtemps constitué le seul courant psychothérapeutique , il n’en est plus de même aujourd’hui, mais bien des thérapies actuelles s’en inspirent , faisant une place plus ou moins importante à l’inconscient.