Image Gerd Altmann
Cette illustration évoque clairement le sujet, ne vous fiez pas à cette image d'Epinal concernant l'hypnose: on n'utilise plus tout une montre à gousset pour induire l'hypnose. Mais cela pourrait se faire car ce qui compte avant tout, c'est d'amener la personne à entrer dans un état de concentration et de focalisation qui va lui permettre d'aborder des problèmes ou des situations de manière particulière.
L'hypnose est un phénomène psychologique qui garde encore aujourd'hui une part de mystère, et qui est défini comme un état de conscience modifiée. Ce qui ne veut pas dire grand chose. Toutefois, grâce aux techniques dites d'imagerie médicale (IRM, PET-scan) on peut placer une personne en hypnose dans un scanner et observer de manière objective que l'hypnose induit de vrais changements dans le fonctionnement du cerveau.
L'hypnose, c'est pas nouveau
Connue depuis l'antiquité, l'hypnose trouve ses fondements modernes il y a déjà deux siècles auprès de Franz-Anton Mesmer (1734-1815) qui parlait à l'époque de magnétisme.
S'inspirant des travaux de Mesmer, James Braid (1795-1860) est également un précurseur des utilisations de l'hypnose, principalement dans des applications en anesthésie (l'anesthésie à l'époque en est à ses balbutiements).
Sigmund Freud et Joseph Breuer ont également utilisé l'hypnose; Freud abandonnera d'ailleurs l'hypnose pour développer la psychanalyse.
Aujourd'hui, c'est probablement le nom de Milton Erickson qui est le plus connu en matière d'hypnose contemporaine. Il s'agit d'un médecin qui a énormément développé l'hypnose, et la majorité des hypnothérapeutes sont formés à l'institut Milton Erickson.
L'hypnose porte très mal son nom
C'est un médecin du nom de James Braid qui aurait en tout premier utilisé le terme hypnotisme (NB: un Français, Etienne Félix d'Henin de Cuvillers l'aurait fait encore avant lui).
A l'époque, on est convaincu que l'hypnose est liée au sommeil ("Dormez, je le veux!"); l'hypnose est donc baptisée en référence au dieu grec du sommeil: Hypnos.
Entre-temps, il est apparu que l'hypnose n'a rien à voir avec le sommeil, hormis peut-être dans l'apparent endormissement de la personne en hypnose. Mais c'était trop tard et quelques tentatives de rebaptiser l'hypnose autrement ont échoué.
La personne en hypnose est donc parfaitement consciente et possède un contrôle complet sur ce qui se passe.
"Quand vous vous réveillerez vous serez guéri"
Mauvaise nouvelle si vous le pensiez ainsi: l'hypnose n'est pas une sorte d'anesthésie psychologique générale qui permettrait à un·e psychochirurgien·ne de vous opérez et de retirer le problème pendant que vous dormez tranquillement.
C'est pourtant un peu comme ça que le voyaient les hypnotiseurs à l'époque de Freud: autoritaire, directive, "vous êtes en mon pouvoir (bienveillant)" et "vous allez guérir je le veux". Cela ne marchait que très moyennement (raison pour laquelle Freud a abandonné l'hypnose) car si c'était très efficace avec quelques personnes très réceptives, pour les autres, si ça marchait un peu, ça ne durait pas longtemps.
L'hypnose est utilisée de manière très différente aujourd'hui. En posant bien le problème abordé, en expliquant aussi ce qu'on va faire ensemble, et en mobilisant, surtout, les ressources et la concentration de la personne qui utilisera l'hypnose.
Je dis souvent à mes patients que je ne vais pas les hypnotiser mais les aider à faire de l'hypnose.
Quelques domaines d'application de l'hypnose
On retrouve l'hypnose dans les domaines d'applications suivants:
- Travail sur les souvenirs traumatiques, afin d'y 'retourner' mais de façon sécurisée et aussi décontractée que possible pour réintégrer psychologiquement le souvenir traumatique
- Gestion de la douleur, par exemple chez des personnes douloureuses chroniques (amputation et gestion d'un membre fantôme)
- Préparation mentale des sportifs de haut niveau (répétition mentale de certains gestes en escrime, en escalade,...)
- Modification de comportements problématiques
- Sevrages au tabac, à l'alcool,...
- Comme moyen de réduire l'anesthésie pharmacologique (et donc le choc post-opératoire) dans certaines opérations chirurgicales (cf. sur Liège le travail du Docteur Marie-Elisabeth Faymonville)