Jean et sa collègue discréditée
Jean, 32 ans, jeune psychologue, est arrivé dans un bureau d'aide social composé d'une dizaine de travailleurs, éducateurs, assistants sociaux et psychologues.
Cette femme avait un handicap physique; elle marchait avec des béquilles. Lorsqu'elle entrait dans le bureau, il y avait comme un lourd silence qui s'imposait, alors même qu'on parlait bruyamment un instant auparavant.
Je n'aurais pas voulu être à sa place... Dès qu'elle sortait, c'était les railleries, les moqueries. Ils lui avaient donné un surnom que je n'ai jamais compris et que j'ai d'ailleurs oublié...
J'ai découvert le pot-aux-roses le jour où j'ai eu l'occasion de travailler avec elle. Cette jeune femme faisait un boulot impeccable. Ses rapports étaient nickel. Le contact avec les personnes qui venaient nous voir était juste et humain.
Elle a fini par partir, poussée à bout, au bout du rouleau. Elle s'est fait muter dans un autre service. Je suis parti quant à moi quelques semaines après elle, avec beaucoup de questions.
Aline et sa supérieure agressive
Aline, la quarantaine, comptable dans une PME, s'est retrouvée confrontée à une collègue qui l'a prise en grippe.
J'en ai parlé avec le patron, mais le problème, c'est que le patron "l'apprécie beaucoup", ils sont comme cul et chemise; bref, il a nié et il nie encore le problème.
Son truc à elle, c'est de débarquer dans mon bureau et de m'engueuler violemment pour de futilités. Elle me traite d'incapable, d'idiote, elle dénigre mon boulot.
J'ai fini par développer une véritable phobie du travail. J'avais des maux de ventre et des nausées le matin. Je me sentais complètement coincée dans cette situation. Maintenant, je cherche un nouveau boulot. Je suis obligée de partir de là.
On le perçoit dans ces deux exemples, le harceleur (ou les harceleurs) cherche(nt) à déstabiliser activement la personne harcelée. Il ne s'agit pas de maladresse, d'un problème entre deux fortes personnalités qui s'affrontent, ou d'un simple conflit.