La personnalité perverse narcissique se caractérise par son caractère séducteur. C'est une séduction narcissique, car elle vise à attirer la « proie » sous l’emprise du pervers narcissique : Envahissante physiquement et psychologiquement, cette personnalité fascine par une faculté oratoire persuasive, le « beau parleur », un envahissement verbal et non verbal qui ne laisse pas de place à l’autre, par une fausse sympathie (son intérêt vise à identifier les failles de la victime afin de la « ferrer »), par une mise en valeur de ses attributs de pouvoir (protection psychologique, financière, matérielle, ...). Le pervers narcissique fascine par son adoration de lui-même qui laisse transparaître un sentiment de toute puissance narcissique, une survalorisation de soi au détriment de l’autre, des idées mégalomaniaques de grandeur … La victime fascinée entre en dépendance psychologique, physique, ou matérielle ... Le pervers narcissique consacre ce premier temps de séduction (phase lune de miel) à observer sa « proie », à repérer ses failles, pour ensuite y infiltrer son poison.
Dès le moment où la victime est séduite, l'agresseur pervers narcissique installe l’emprise (isolement, mise sous dépendance, …) et commence à la détruire par une alternance de moments séducteurs et de moments de violence psychologique et/ou physique afin de maintenir cette emprise. Ces moments violents se caractérisent par des comportements agressifs et manipulateurs : Dévalorisations, coups, insultes, humiliations, parfois présentées comme humour pour masquer l'agression, culpabilisations, tentatives d'isolement, menaces, chantage, rejets ponctuels, mensonges, semer la zizanie, messages paradoxaux, abus sexuel, abus financiers, ... (cfr. « Petits abus de pouvoir en privé »). Répétés et de plus en plus intenses, ces comportements violents amènent la victime à se dévaloriser, à culpabiliser, à perdre estime de soi, confiance en soi, à vivre une confusion mentale, un doute, par le refus d'y croire, vu la fascination et l'emprise. La victime, par amour, ou désir d’améliorer la relation, tente avec empathie de comprendre pourquoi le pervers narcissique se comporte ainsi, car elle croit pouvoir le sauver et essaye de dialoguer, ... C'est en vain, car le pervers narcissique est dans le déni, le refus de la remise en question. Au contraire, s’il est démasqué, sa violence s’accroît et devient du harcèlement (sms, emails, coups de fils ininterrompus et insultants …). A la longue, la victime devient dépressive, ou bien elle finit par devenir violente par identification projective (le pervers narcissique « injecte » en elle sa violence), de sorte que cet accroissement de violence peut amener au suicide ou au meurtre de l'agresseur, si aucun secours de l'entourage n'est offert à la victime.
Le pervers narcissique ne se remet pas en question, car il est et veut rester dans la toute- puissance narcissique, afin de se couper des conflits psychiques intérieurs, de sa souffrance dont il fait l'économie en les projetant sur sa « proie » qui devient le réceptacle, l'objet de sa violence, niée dans sa différence, dans sa souffrance ... La victime est instrumentalisée pour que le pervers narcissique parce qu’il veut arriver à ses fins et détruire celle-ci (jouir de la destruction de l'autre, obtenir plus de pouvoir par les qualités, les attributs de la victime, plus de vie, puisqu’il est vide intérieurement, ...). En effet, le pervers narcissique survit par son pouvoir, son égocentrisme, mais est dépourvu de sentiments réels, d'empathie, de créativité, de vitalité ... Il se nourrit de la vie, du dynamisme, de la créativité, des valeurs morales et humaines de la victime, tel un vampire. Il se montre théâtral pour faire croire qu’il éprouve des sentiments et des émotions et c’est un très bon comédien.
Ceci montre que sa perversion narcissique a un but défensif, lutter contre tout sentiment de deuil, de perte, contre tout conflit psychique, contre un sentiment de persécution qui mettrait en péril sa toute-puissance.
Le pervers narcissique projette ce deuil, cette perte, ces douleurs, ces conflits psychiques dans sa « proie », grâce à ses moyens de défense spécifiques, le clivage (il est parfait, innocent, pur, …), le déni (il nie la différence, la souffrance, le conflit psychique, la dépression qui le menace, ses peurs paranoïaques d’être détruit par l’autre qu’il perçoit inconsciemment comme tout-puissant …). Grâce à cette défense, il se survalorise au détriment ou par autrui qui devient son faire-valoir.
A l’origine de ces défenses par le déni et le clivage, il y a une forte envie destructrice décrite par Mélanie Klein (admirer ce qui fait envie et le posséder en le détruisant).
Cette envie lui permet de ne pas sentir le manque et l’attirance.
De ce fait, le pervers narcissique n’aime pas sa « proie », mais l’ « instrumentalise » pour la détruire et en jouir, pour obtenir plus de pouvoir et de reconnaissance.
Ses peurs paranoïaques de la toute-puissance destructrice de l’autre l’amènent à anticiper l’agression en agressant : Il se situe entre perversion et psychose. C’est une « psychose blanche », car le délire est bien caché le plus souvent, ou ne fait qu’effleurer : Peur d’être empoisonné par exemple. Concrètement, on le retrouve parmi les escrocs, les imposteurs, … En effet, c’est un opportuniste, utilisant les gens selon ses intérêts, en les séduisant, les flattant, les intimidant, les éblouissant pour mieux les paralyser et les utiliser … De ce fait, au moindre doute sur le fait qu’il soit démasqué, il s’échappe et laisse la victime exsangue, abandonnée seule avec ses plaies. Il avance toujours masqué, presqu’invisible pour mieux nuire. Il induit ainsi un état de dépendance, une véritable emprise psychologique qui aveugle la victime et même lorsqu’elle prend conscience du problème, elle doute, elle se remet trop en question, par empathie, par compassion, par refus de voir la réalité, toujours prisonnière de son « rêve » de départ, toujours dans l’espoir que les choses puissent changer et que le pervers narcissique guérisse, entende, prenne conscience …
Le pervers narcissique ne peut pas comprendre, car il est dans le déni, le refus de toute remise en question, le refus de penser. Il est tout entier dans l’action prédatrice, dominatrice, maltraitante, sadique, humiliante, … Il est tout entier dans le calcul, la rationalité sans créativité, dans la maîtrise sans état d’âme, car il n’a pas d’âme, mais est dans l’apparence, le faux semblant, l’illusion, l’image, le « m’as-tu vu ? », l’absence d’authenticité. Il ne peut penser, car il ne pense qu’à agir pour gagner sans aucun souci de la vérité subjective. Tout est bon pour arriver à ses fins : La fin justifie les moyens (calomnies, non-dits, mensonges, contre-vérités, désinformation, slogans, affirmations péremptoires qui n’ont besoin d’aucune explication …).
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