La Belgique prend actuellement un grand virage législatif sous la houlette de la Ministre Maggie De Block concernant le statut des psychologues et de la psychothérapie en Belgique.
A ce sujet, et à l'initiative de la Commission des Psychologues, un colloque était organisé à Bruxelles ce 4 mars 2016. L'objectif de ce colloque était, globalement, de donner des informations concernant la direction que prendra le statut des psychologues en Belgique dans un proche avenir. La question du statut du psychothérapeute et de la psychothérapie a été abordée également.
Ce colloque a été une belle réussite et aura réuni un millier de psychologues et de nombreux intervenants très intéressants. Relevons ici quelques points qui nous semblent essentiels.
Les psychologues intégrés de manière autonome à l'A.R.78
Les psychologues intégrés à l'Arrêté Royal 78, à côté des médecins, et cela en tant que prestataires de soins autonomes (pas de subordination quelconque aux médecins). Cela impliquera corollairement une responsabilité accrue pour nous. On a donc parlé certes des droits des psychologues, mais aussi des devoirs et responsabilités qui seront les siennes de manière plus contraignante.
Création d'un Ordre ou d'un Institut des psychologues
Un Institut ou un Ordre des psychologues belge sera mis en place ; on ne sait pas encore avec quelle appellation (Ordre ou Institut). Il remplacera à terme la Commission des psychologues dont le Ministre Willy Borsus a reconnu tout le travail accompli.
Une déontologie renforcée
La déontologie a été abordée par deux intervenants et a pris une place importante dans le colloque; par exemple sur le sujet du secret professionnel partagé, entre autres dans le cadre du travail en réseau avec d'autres professionnels. Avec qui peut-on partager ? Le secret ne se partage qu'avec des personnes poursuivant le même but thérapeutique que nous. Ainsi, le secret professionnel ne se partage pas avec l'avocat qui, bien qu'il cherche à aider son client, ne poursuit pas du tout le même but (thérapeutique) que nous ! Le secret professionnel est également d'application avec des mineurs d'âge. Il ne s'éteint pas avec le décès de la personne et le patient ne peut délier le psychologue du secret professionnel.
L'autonomie et la responsabilité du patient, son droit de décider et la nécessité d'avoir son accord avant le partage d'informations a été abordé. Parfois, avant de partager le secret professionnel, il conviendra dans certaines situations de bien expliquer les enjeux, implications ou conséquences du partage du secret professionnel au patient.
Maggie De Block fait le point
Elle a confirmé ce qui avait été dit précédemment concernant le statut du psychologue et son intégration dans l'AR 78, son autonomie, mais aussi ses responsabilités.
L'exercice de la psychothérapie sera réservé à trois catégories professionnelles : les psychologues, les psychiatres et les orthopédagogues. Mise en application prévue au premier septembre 2016. Les textes sont actuellement soumis à l'avis du Conseil d’État et peuvent donc faire l'objet de modification; il n'est donc actuellement pas possible de donner des détails a précisé Maggie De Block. Elle souhaite en tous les cas donner des bases scientifiques solides à tous les futurs psychothérapeutes et garantir un niveau de qualité optimal.
Enfin, un point qui m'a rassuré bien que j'imaginais difficilement qu'il en aille autrement : des mesures de transition seront prises pour les psychothérapeutes actuellement en exercice qui leur permettront de continuer à exercer.