Après avoir établi une première définition et une première présentation des symptômes du burn-out, ouvrons une petite parenthèse pour aborder ce que n'est pas un burn-out. Voici une série non exhaustive d'idées fausses concernant le burn-out:
Le burn-out est l’affaire de personnes fainéantes qui veulent profiter du système
Non, bien au contraire, le burn out touche des personnes très investies et engagées dans leur travail, qui accordent beaucoup d’importance à celui-ci. Les candidats au burn-out figurent parmi les éléments les plus valables de notre société, quant à leurs intérêts, leurs capacités professionnelles et leurs qualités personnelles. A leur insu, elles s’engagent dans un processus d’épuisement au cours duquel le dynamisme professionnel s’éteint. Une personne peu motivée au départ ne peut souffrir du burn-out.
Il faut mettre la personne en burn-out au repos et attendre que ça passe
Non. Si un arrêt et un retrait du travail s’avèrent le plus souvent indispensables, considérer que la situation va s’améliorer d’elle-même grâce aux seuls bienfaits du temps qui passe est illusoire, voire délétère. Les personnes atteintes de burn-out ont besoin d’être accompagnées et soutenues dans le processus de guérison. Celui-ci passe par une prise de conscience afin de comprendre ce qui a conduit à cette situation extrême et par une démarche de changement qui seule permet une solution durable. Les personnes doivent changer leur façon de travailler ainsi que leur attitude envers le travail pour briser le cercle vicieux. Il faut apprendre à se ressourcer, se reconstruire mais également à se protéger, aspect tout particulièrement important. En effet, les personnes atteintes seront ainsi plus à même de reconnaître les signes d’alarme que l’organisme envoie et d’éviter de retomber dans la spirale. Il est important de surmonter un éventuel sentiment de honte et de culpabilité et consulter un professionnel compétent car combattre seul le burn-out est extrêmement difficile.
Une bonne semaine de repos va permettre à la personne de se remettre en selle
Malheureusement, ce n’est pas exact. Bien sûr, tous les burn-out ne se ressemblent pas et les niveaux d’intensité peuvent varier. Cependant, une des constantes rencontrées chez les personnes victimes de burn-out est leur tendance à nier le problème et donc à consulter leur médecin traitant souvent fort tardivement. Dans le cas d’un surmenage, si on met le patient au repos loin de la source de stress, il pourra se rétablir en quelques jours. Ce qui n’est pas le cas pour le burn-out puisque ce dernier voit le jour suite à une juxtaposition de plusieurs facteurs de stress et de frustrations à long terme qui sont le résultat la plupart du temps de plusieurs années de vie en « déséquilibre ». Pour surmonter l’épuisement psychique et émotionnel, il faut du temps. Une des premières étapes chez la personne en burn-out qui vient consulter sera de prendre conscience et d’accepter le problème qu’elle rencontre et, ensuite, d’accepter que la récupération prenne du temps (parfois plusieurs mois). Vouloir anticiper trop rapidement un retour au travail n’est pas une bonne solution.
Le burn out concerne uniquement certaines professions …
Non. S’il est vrai qu’historiquement, le burn-out a d’abord été étudié dans les milieux de soins et d’aide, depuis, les recherches ont prouvé qu’il peut se rencontrer dans tous les secteurs professionnels et parmi toutes les catégories professionnelles. Ce sont l’organisation, les conditions stressantes de travail ainsi que des caractéristiques individuelles qui apparaissent comme les plus liées au burn-out.
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