Perdre quelqu’un que l’on aime, être confronté à la mort, à cette séparation crée en chacun de nous des vécus différents.
Parfois beaucoup d’incompréhension ou de révolte, la sensation de recevoir un grand choc, d’éclater en mille pièces, ou d’un déchirement intérieur, d’un vide sans fond…
Peu d’expériences nous secouent de la sorte. Jamais nous ne sommes vraiment prêts à accueillir ce chaos, ce grand remue-ménage qui s’impose à l’intérieur de nous, et qui va lentement mener vers l’accomplissement du deuil, contre toute attente parfois.
Notre tête, tellement habituée à contrôler notre vie, à maîtriser au mieux ce qui nous arrive, est ici bien démunie. Parfois effrayée, impuissante, parfois “déconnectée”. Nos tripes, elles, sont noyées d’émotions mélangées ou confuses.
Que nous reste-t-il alors pour avancer sur ce chemin qui ne répond pas au “connu”, que l’on ne veut pas parcourir, car il est douloureux, parfois long?...
C’est vrai, traverser un deuil, apprendre à vivre avec l’absence de la personne aimée, c’est un chemin particulier que l’on voudrait ne pas avoir à parcourir, mais sur lequel la mort de l’Autre nous projette immanquablement. Une route qui nous demande des ressources émotionnelles, qui fatigue le coeur et le corps, mais qui mène bien souvent à une transformation intérieure qui, au-delà de la cicatrice, restera.
Le deuil n’est pas une maladie ; bien souvent il évolue avec le temps, se vit naturellement, poussé par la vie en nous. Il ne nécessite pas une aide professionnelle.
Mais rien n’est plus douloureux que de l’éviter, de rester “bloqué”, de ne pas pouvoir accéder à ce processus de deuil. Parce qu’entrer dans les émotions du deuil permet de trouver le sens, l’orientation pour laisser doucement le lien avec notre proche se transformer, et pour laisser son absence “à l’extérieur” devenir une présence à l’intérieur de nous.
Lorsque nous sentons que l’épreuve est trop lourde, ou lorsque le temps passe, que les mois ou les années se succèdent et que rien ne change en nous, que la souffrance reste intacte, comme au premier jour, parfois il peut être bon de demander de l’aide.